Qu’est-ce que le Metaverse ?
C’est le mot à la mode depuis quelques temps, à tel point que Facebook, une des entreprises les plus puissantes du monde, s’est renommée « Meta » pour bien montrer que le Metaverse est au coeur de la stratégie de leurs produits futurs. Mais derrière ce buzz, qu’est-ce que ça signifie exactement ? Faisons une rapide revue.
Un univers virtuel
Le metaverse est un mot valise venant des mots anglais « Meta » et « Universe », nous devrions l’écrire métavers en Français. Pour simplifier, il désigne un monde virtuel fictif, universel, connecté et totalement immersif dans lequel les utilisateurs évoluent sous la forme d’un avatar et interagissent via un terminal de réalité virtuelle.
Il faut un peu l’imaginer techniquement comme un immense jeu vidéo, où le but ne serait pas de jouer mais de faire tout ce que l’ont fait dans la vie réelle : travailler, faire des réunions, organiser des soirées avec ses amis, ou voyager dans des paysages nouveaux. Le tout en s’affranchissant des distances physiques.
Tout cela n’est évidemment pas sans rappeler les concepts évoqués par la science-fiction (dans le meilleur des cas) ou les dystopies (dans le pire des cas) telles que Matrix ou Ready Player One.
Une première tentative d’un univers approchant avait été faite par Second Life dans les années 2000. Son succès a été mitigé, la technologie balbutiante, mais ce fut une approche permettant d’imaginer beaucoup de choses pour un équivalent futur.
La grande différence du Metaverse avec Second Life est son aspect universel. Là où Second Life dépendait d’un éditeur, le Metaverse devrait être conçu selon des standart ouverts permettant à tous les éditeurs, grands comme petits, de pouvoir interagir dans un environnement commun. Son implémentation doit donc reposer sur une technologie commune, un peu comme l’est le HTML pour les pages web et une entrée libre pour que chacun puisse enrichir le Metaverse avec à sa guise.
Quel rapport avec les cryptomonnaies ?
On y vient. Qui dit monde économique dit monnaie et propriété, c’est même le coeur de tout pour le faire adopter dans par monde industriel. Le metaverse étant global et universel, il faut donc une solution sécurisée et ne dépendant pas des Etats. Et cette solution existe déjà depuis quelques années.
- La monnaie : elle doit être un instrument de confiance et d’échange, régulée de manière indépendante. C’est exactement ce qu’apporte une cryptomonnaie, bien qu’on se sache pas encore à ce stade laquelle ou lesquelles pourraient être utilisées dans le metaverse.
- Les titres de propriété : ils doivent être immuables et indiscutable. Là encore, la seconde technologie issue des blockchains, les NFTs, apparaissent être comme la solution la plus logique aux actes de propriété de tout ce qui pourrait exister dans le metaverse.
Des limitations techniques insurmontables
Tout cela relève encore de la théorie, malgré les investissement de plus en plus massifs des grands acteurs technologiques. Le plus évident est Facebook qui s’est renommé Meta pour l’occasion, mais Microsoft et d’autres s’intéressent plus discrètement à ce projet via des acquisitions d’éditeurs de jeu vidéos, qui sont les plus avancés dans l’expertise nécéssaire à la mise en place d’un monde virtuel.
Pour autant le pari est loin d’être gagné et notamment sur la partie la plus importante qui est l’aspect ouvert et interopérable entre les différents acteurs. Contrairement au web qui peut s’appuyer sur le W3C consortium qui a créé toutes les normes indépendantes, aucun pas dans ce sens n’a encore été fait pour le metaverse. Technologiquement, bien que les librairies ou langages sous-jacents (tels que Unity) soient en grande partie partagés entre les différents éditeurs de jeux vidéos, ceux-ci restent largement fermés et non interconnectables.
Régler ce problème prendra du temps et nécéssitera un pas vers l’ouverture et la décentralisation des grands acteurs technologiques, ce qui va leurs intérêts immédiats. Réussir à créer un objectif partagé par tous sera donc la clé dans le développement du metaverse.