Les bases de l’analyse technique
On oppose souvent en bourse l’analyse technique à l’analyse fondamentale. En tant qu’investisseurs de long terme, nous aimons chez les Rentiers privilégier cette dernière. Pour autant, l’analyse technique peut aider parfois à y voir plus clair lorsqu’il s’agit de trouver des points d’entrée, de sortie, ou d’effectuer diverses projections. Essayons d’en définir les bases.
L’analyse technique repose sur une assertion de départ : toutes les informations existantes sont à chaque instant contenues toutes entières dans les cours. Leur prix tiennent donc compte des données passées et présentes, mais également ce que le marché sait des prévisions futures. Dès lors, on peut directement prédire à partir des cours, de manière relativement fiable, et sans jamais avoir recours à aucune autre information, l’évolution du le prix de la valeur en question.
L’élément de base
L’élément de base en graphique boursier est le chandelier, dit aussi parfois bougie. Vous en avez probablement déjà vu, et il se présente ainsi :
Deux types de chandeliers existent :
- Les haussiers : en vert (ou blanc pour des graphiques en noir et blanc).
- Les baissers : en rouge (ou noir pour les graphiques en noir et blanc).
Attention : en Chine, le rouge est une couleur porte-bonheur. Sur les marchés chinois, les couleurs décrites ci-dessus sont donc inversées afin que le rouge représente les hausses.
Un graphique est une simple succession de chandeliers. Chaque chandelier représente un segment temporel avec un début et une fin. Les cours de cette unité de temps sont représentés par son corps, la partie rectangle. Chaque chandelier indique ensuite les points les plus haut et plus bas atteint durant ce cycle : sont sont les mèches hautes et basses.
Pourquoi n’utilise-t-on pas simplement une ligne ? Et bien un graphique boursier n’a de graphique que le nom, car il n’est pas dérivable. C’est à dire que chaque point est indépendant des points précédents et suivants. De plus, la bourse n’ouvre que par intervale de 9h à 17h30, ce qui en fait un outil à événements séparés. La technique des chandeliers a été inventée par les japonais pour répondre à cette spécificité.
On peut représenter n’importe quelle unité de temps par des chandeliers. Par exemple, en unité 1h, un chandelier représentera 1h de cotation alors qu’en unité mensuelle, il représentera un mois. L’unité de base est journalière est représente un jour de cotation, de l’ouverture à la fermeture.
L’analyse technique peut s’utiliser sur toutes les unités de temps. C’est à dire que vous pourrez essayer, sur une échelle de temps de 1h, prévoir le futur à quelques heures aussi bien que sur une base de temps mensuelle essayer de le prévoir à quelques mois.
Lire un graphique
Maintenant que nous connaissons l’élément de base, voyons ce qu’est l’analyse technique proprement dite : il s’agit d’un ensemble de règles de lecture et projection graphiques à identifier et/ou tracer. On peut les classer par grandes familles dont voici les principales :
1. Les supports et résistances
Il s’agit de la première chose que les analystes techniques chercheront à identifier.
Il y a dans les cours des niveaux qui reviennent plusieurs fois et que les cours ont du mal à franchir à la hausse. On appelle ces niveaux des résistances.
A l’opposé, il y a des niveaux qui reviennent plusieurs fois et que les cours ont du mal à franchir à la baisse. On appelle ces niveaux des supports.
Supports et résistances sont symbolisées sur les graphes par des droites. Les valider revient à identifier plusieurs bougies ayant tenté de les transpercer sans succès, ou seulement après plusieurs tentatives. On considère que les cours ont une mémoire des supports et résistances, et que ces éléments du passé gardent leur signification pour les cours futurs. Ensuite, une fois franchie, un support devient résistance pour les cours se situant au dessus, et vice-versa.
Ces cours peuvent donner à l’investisseurs de bons points d’entrée et de sortie de leurs positions. A noter que ces droites ne sont pas forcément horizontales, elles peuvent également être oblique et donc avoir des valeurs qui évoluent avec le temps.
Les supports et résistances obliques évoluants dans la même direction permettent de définir une tendance : notre exemple ci-dessus est en tendance baissière.
La tendance est l’élément le plus important à identifier sur un graphique, car il donne une idée générale de la direction des cours.
2. Les figures chartistes
Une fois identifié tendance, supports et résistances, le deuxième outil à disposition des analystes techniques sont les figures. Les figures sont des modèles que dessinent les cours et qui permettent de prédire le scénario qu’ils prendront après leur complétion.
Le dernier exemple de support et résistance précédent est d’ailleurs lui-même une figure puisqu’on l’appelle un canal baisser : il contient les cours entre le haut (la résistance) et le bas du canal (le support).
Une figure se termine lorsqu’elle est complétée (pour celles ayant une fin) ou cassée par un chandelier complet hors de la figure (dans le cas d’un canal). Lorsque cela se produit, la figure donne un objectif. Toujours dans le cas du canal baissier, l’objectif est alors donnée par la hauteur du canal reportée du côté de la cassure. Cela donne l’objectif de cours à atteindre :
Chaque objectif vient également avec un scénario d’invalidation, dans le cas présent, c’est si les cours ré-intègrent le canal.
Evidemment, le canal baisser n’est qu’un exemple parmi les nombreuses figures existantes.
3. Les figures de chandeliers
Les figures de chandeliers sont une variation du chapitre précédent. Ce sont de petites figures composées de deux ou trois chandeliers, qui servent à donner des indices d’un changement de tendance ou autre information importante le plus tôt possible.
Prenons par exemple l’enchaînement de chandeliers suivant :
Cette figure, nommée étoile du soir, est composée d’un premier chandelier haussier dont le corps par rapport aux mèches est plutôt long, la deuxième bougie a ensuite un corps court qui peut être haussier ou baisser (baissier est la configuration idéale) et qui forme un gap haussier par rapport à la bougie précédente, enfin la figure est complétée par une troisième bougie baissière dont le corps est plutôt long.
L’étoile du soir marque la plupart du temps un retournement de tendance, passant d’une force haussière à une force baissière, et permet donc de détecter ce changement très tôt, juste après la validation de la figure.
Son opposé, l’étoile du matin ainsi que de nombreuses autres figures basées sur ce modèle existent, chacune ayant une signification sur les probabilités immédiates futures du marché et sur le taux de confiance qu’on peut y apporter.
4. autres éléments
Evidemment, tout cela n’est qu’une courte introduction à l’analyse technique. Chaque chapitre abordé peut être développé et l’est dans les articles en lien, que nous vous conseillons de visiter si vous souhaitez approfondir vos connaissances.
L’analyse technique couvre en outre un champs bien plus vaste, mettant en oeuvre des outils qui dépassent le cadre de cet article, tels que :
- Les moyennes mobiles
- Les retracements de Fibonacci
- Les indicateurs techniques
- Les gaps
Et bien plus encore.