10 conseils pour savoir réagir en cas de baisse du marché
Il est toujours surprenant de constater à quel point l’euphorie liée aux marché haussiers cède vite la place à la panique lorsque ceux-ci se retournent, ce qui arrive nécessairement tôt ou tard. Personne n’aime voir disparaître en quelques semaines des gains patiemment accumulés depuis des mois ou des années. Pour autant, réagir à l’emporte-pièce peut mener à amplifier vos pertes. Quelle est alors la meilleur attitude à adopter ? Nous vos listons ici dix conseils de sagesse que nous pensons adéquats pour cette situation.
1. Pensez long terme
Il y a plusieurs raisons de rester calme et de prendre une baisse comme une bonne nouvelle. Cela ne fait pas plaisir de voir du rouge partout, et pourtant.
Si vous avez été un investisseur avisé, vous avez investi dans des entreprises ou des fonds solides, dégageant des bénéfices. Les aléas de marché font partie de la vie de ces entreprises, mais il n’y a pas de raison de ne pas penser que dans un futur proche elles reviennent à leur plus haut tant que leurs fondamentaux restent solides.
Deuxième raison de penser long terme est pour vos futurs investissements. A part si vous êtes à la retraite ou si vous avez besoin de vendre tout ou partie de vos investissements, une baisse globale du marché est dans votre intérêt puisque cela vous permet de pouvoir continuer à acheter à un prix plus bas. En fait, des marchés constamment au plus haut ne sont pas votre allié, puisque c’est le justement moment où tout est plus cher.
2. Ne moyennez pas à la baisse
Lors des baisses, certaines valeurs baissent plus que d’autres. Il peut être tendant de porter votre attention sur ces dernières, et pourtant ce n’est pas un bon conseil. Si certaines valeurs se retrouvent massacrées, c’est que les investisseurs les fuient plus que les autres. Cela n’arrive jamais par hasard, mais parce que ces valeurs ont soit des fondamentaux faibles, soit que le marché sait qu’elles ne sont plus adaptées à la nouvelle conjoncture à venir.
Si certaines valeurs baissent deux ou trois fois plus que d’autres, il ne faut pas les considérer comme des bonnes affaires en soldes mais comme des entreprises en difficulté. Les baisses permettent au contraire de repérer les valeurs résistant mieux par gros temps, et c’est celles-ci qui doivent avoir votre attention.
Encore pire, certains pensent judicieux de prendre leurs gains sur les plus fortes valeurs qu’ils ont en portefeuille afin de renforcer leurs positions perdantes. C’est une double mauvaise idée : en plus d’investir dans des valeurs que d’autres investisseurs fuient, vous vous coupez de vos plus belles lignes : celles qui assurent à votre portefeuille sa solidité.
3. Ne vous précipitez pas
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas d’urgence. Beaucoup d’investisseurs souhaitent profiter des baisses pour investir, et ils ont raison de le faire. Cependant, il est impossible, spécialement lors du début de retournement de tendance, de prédire jusqu’où ira la chute et donc quel est le moment opportun pour investir. Si vous avez quelques liquidités, ne vous précipitez pas, spécialement lors du début d’une baisse. Prendre son temps, analyser les choses, et y aller par petites touches est souvent plus judicieux.
4. Continuez à faire du DCA
Beaucoup d’investisseurs choisissent la stratégie du DCA, pour dollar cost average. Pour rappel, cette stratégie consiste à investir tous les mois la même somme dans la même valeur.
Ce point rejoint un peu le point précédent. En cas de baisse ou de crise, si le DCA est votre stratégie, maintenez-la. Il pourrait être tentant de se dire que puisque le marché a baissé, autant investir les N prochains mois d’un seul coup afin d’en profiter. Encore une fois, vous ne pouvez pas prédire le futur, et qui sait si le marché ne continuera pas à baisser pendant ces N prochains mois ?
De la même manière, après une forte hausse, l’investisseur pourrait se dire que le marché étant haut, il va attendre quelques mois une potentielle baisse avant de poursuivre sa stratégie DCA. Qui sait jusqu’où ira la hausse ? Le DCA est une stratégie efficace et reconnue et si c’est la vôtre le meilleur conseil est de s’y tenir.
5. Restez en terrain connu
Lorsque les marchés paniquent, il est difficile de se faire une idée objective sur de nouvelles opportunités d’investissement.
Comme beaucoup d’investisseurs en bourse, vous devez sûrement avoir une liste de titres sur lesquels vous aimeriez investir depuis longtemps mais dont vous jugez le prix trop élevé. Vous les connaissez bien puisque vous les avez étudié avant de les placer sur cette liste. Une baisse du marché vous donne une formidable opportunité d’y jeter un oeil pour voir si le prix de certaines valeurs vous semble désormais intéressant et ainsi faire leur acquisition.
6. N’écoutez pas le bruit médiatique
ne jamais prêter trop d’attention à ce que disent les médias, en particulier économiques, est un conseil récurrent de Warren Buffet. Ce conseil est d’autant plus vrai lorsque le marché devient difficile, moment propice aux médias pour tenter de faire de l’audience en agissant comme un miroir grossissant de l’agitation en cours.
De nos jours, les médias incluent également les réseaux sociaux : toujours trop euphoriques dans les hausses, toujours trop alarmistes lors des chutes. Sachez vous couper de Facebook, Twitter, Youtube, Discord ou autres canaux par lesquels passent tout un tas de discussions financières qui ne vous apporteront rien d’autre que du bruit. Sachez notamment ne pas écouter les experts ou autres gourous qui y sévissent, dont les avis sont de qualité diverses, souvent invalidés par les faits et surtout jamais adaptés à votre situation personnelle.
7. Ne vous couvrez pas dans la panique
Une fois qu’il devient évident que les marchés ne sont plus dans une hausse continue mais commencent à devenir agités et volatiles, il serait tentant de vouloir se couvrir, par exemple via l’achat d’options PUT afin de se sécuriser contre l’amplification de la baisse.
Cela n’est pourtant pas une bonne idée, car c’est agir trop tard. Lorsque vous serez amenés à vous poser cette question, le VIX, dont la valeur est calculée selon le prix des options aura déjà considérablement monté et donc le prix des options avec, lesquelles seront valorisée selon le niveau de risque contre lequel vous souhaitez justement vous couvrir. Elles seront à ce stade trop chères pour vous apporter un quelconque gain.
Une couverture, comme n’importe quelle assurance, se considère lorsque tout va bien, pas lorsque l’accident arrive.
8. Evitez les ordres au marché
Si le type d’ordre que vous passez a son importance, celle-ci est décuplée en cas de forte volatilité.
Limitez vous, si je puis dire, aux ordres LIMIT. La volatilité pourrait faire passer votre ordre au marché à un prix éloigné du prix affiché lorsque vous passez celui-ci, et ce même sur les titres les plus liquides. Sécurisez-vous avec un ordre limitant le prix auquel vous êtes prêt à payer vos titres.
Tâchez d’éviter, autant que faire se peut, de laisser vos ordres actifs d’un jour à l’autre, et passez uniquement des ordres journaliers. En effet, dans les phases de volatilité, il se peut que le titre que vous convoitez subisse une forte baisse durant la nuit. Ainsi, votre ordre LIMIT sera respecté, mais toutefois exécuté à un prix supérieur à celui auquel il se stabilisera à l’ouverture. C’est littéralement de l’argent que vous donnez gratuitement au vendeur et un manque à gagner facile à corriger en passant ses ordres uniquement au jour.
9. Faites une revue rationnelle de votre portefeuille
Une fois la crise passée, vous avez réussi à ne pas céder à la panique. Formidable ! Lorsque les choses se calment vient le temps de la revue de votre portefeuille. Analysez la baisse. D’où vient-elle, et pourquoi ? Est-ce une simple baisse ou une crise impliquant des changements dans l’économie ? Si tel est le cas, quelles sont vos positions en difficulté et donc devenues plus risquées que vous aimeriez reconsidérer ?
Faites cette revue à tête reposée en tentant de rester le plus objectif possible avec vous-même, et essayez de garder comme ligne directrice que dans le doute, la meilleur décision est bien souvent de ne rien changer.
10. Soyez à l’aise
De la même manière que vous réalisez l’analyse post-baisse de votre portefeuille, faites ce travail sur vous-même. Il est important d’être à l’aise avec son portefeuille, et convaincu que dans quoi vous avez investi reste le meilleur choix pour vous.
Avez-vous été stressé durant cette baisse ? Si oui, à quel point ? L’auriez-vous moins été si vous aviez été exposé différemment ? Une baisse voir pire, une crise est le meilleur moment d’analyser votre acceptation au risque et ainsi de vous assurer que votre portefeuille reflète votre solidité psychologique. Même le meilleur portefeuille du monde est un mauvais choix si il vous empêche de dormir. C’est donc le moment d’adapter vos position et votre niveau d’emprunt à ce qui vous semble être confortable.